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La France doit engager un rapport de force en Europe. La crise des dettes publiques n'est qu'un ultime moyen d'imposer des réformes libérales que les peuples rejettent massivement. En orchestrant l'austérité dans leurs pays, les dirigeants européens servent le grand capital au détriment de l'Intérêt Général. L'objectif inavoué mais évident du désengagement des Etats est de transférer de nouveaux marchés lucratifs aux investisseurs privés: privatisations des services publics rentables et marchandisation de la Sécurité Sociale. Les requins sont insatiables. Par ailleurs, il fallait s'y attendre, toujours rien du côté de la régulation financière. La spéculation représente toujours une menace explosive.
Jacques Généreux (prof d'économie à Sciences-Po Paris et économiste au Parti de Gauche) décrit très bien, dans un entretien accordé à Rue89, quelles mesures concernant sa dette publique la France doit et peut tout à fait prendre pour se défaire de ce joug néolibéral:
http://www.rue89.com/2013/11/16/jacques-genereux-priorite-cest-sauver-leurope-leuro-247475
Les éléments apportés dans cet article me semblent tout-à-fait à même de fédérer les sceptiques de l'euro.
En attendant de pouvoir dérouler davantage les points structurants d'un programme de rassemblement.
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Les Français ont de quoi se montrer moroses et revanchards envers le monde politique tant celui-ci se montre incapable de s'élever à la hauteur des enjeux. D'un côté, le PS et l'UMP qui s'acharnent à continuer comme si de rien n'était leur simulacre de démocratie. Mais, aux yeux du peuple ils sont nus désormais. Leurs affligeantes querelles politiciennes ne font qu'étaler un peu plus leur opportunisme et leur dévouement au système. De l'autre côté, le Front National et le Front de Gauche, tout à leur lutte identitaire à couteaux tirés, n'offrent aucune perspective de rassemblement majoritaire.
Donc, ce qu'il y a de rageant dans la situation politique actuelle, c'est qu'il n'y a pas de perspective d'alternative à l'UMPS malgré que celui-ci soit désormais une évidence rejetée par une majorité de Français.
Dans les intentions de vote de 1er tour, PS et UMP cumulent à peine 40% des voix. A 60%, notre peuple souhaite une politique protectionniste, conscients que la mondialisation libérale est une spirale négative pour notre modèle social, la démocratie et l'environnement. A 55% les Français en 2005 ont témoigné qu'ils étaient prêts pour que notre pays engage ce bras de fer au sein de l'Union Européenne.
Ce nouveau souffle révolutionnaire, c'est un facteur d'unité fondamental. C'est un boulevard offert pour une formation qui porterait sincèrement un projet de rassemblement antilibéral et pro-démocratique.
Malgré celà, le spectacle d'antagonisme exacerbé entre les 2 Fronts, la dramaturgie orchestrée par les leaders du Front de Gauche en particulier, nourrit au sein de notre peuple une division paralysante. A longueur de discours, la peur, le dégoût et l'adversité sont entretenues. Les crispations idéologiques sont encouragées. Ceux-là, englués dans leurs vieux schémas, préfèrent continuer de dresser une France contre l'autre plutôt que de rechercher, en éclaireurs raisonnables, ce qui pourrait les rassembler.
Face à cette impasse partisane déplorable, je suis convaincu qu'il y a une voie de rassemblement pour tous les citoyens de bonne volonté qui souhaitent résolument le meilleur pour leur pays et pour l'avenir: rétablir une vraie démocratie nationale, retrouver le bien vivre-ensemble en restaurant une vraie autorité morale de l'Etat, opter pour un modèle de société écologique.
Il convient donc de s'adresser un registre plus haut que celui qu'adopte nos politiciens actuels de quelques bords qu'ils soient: s'adresser ouvertement à tous et à l'intelligence de chacun et proposer un projet de rétablissement du pays qui soit clairement au delà des carcans idéologiques habituels. Ce projet doit être clairement identifié comme un Grand Compromis National, c'est-à-dire qu'il s'efforce d'être une synthèse sincère et lucide des préoccupations des Français, en s'affranchissant des postures partisanes attendues.
Je pense non seulement cet exercice incontournable mais j'espère bien démontrer qu'il est possible tout en étant cohérent.
Il est aujourd'hui indispensable qu'au lieu d'évoquer toujours le Conseil National de la Résistance pour s'en approprier la filiation, nous en retrouvions enfin l'esprit!
3 commentaires -
Mélenchon avait fait pendant sa campagne présidentielle de "la lutte contre le FN" un de ses principaux cheval de bataille, surtout dans les derniers mois. Fidèle à sa théorie du "Front contre Front", il n'a cessé de taper dur, en commençant par traiter Marine Le Pen de folle.
Finalement, cette stratégie n'a pas payé vu qu'il n'a pas réussi à devancer celle-ci dans les urnes et donc à convaincre les électeurs séduits par la Le Pen qu'ils se trompaient.
Pareillement, JL Mélenchon pratiquait le déni sociologique, à savoir que bon nombre d'ouvriers avaient glissé de la gauche vers le FN et que le FN était le premier parti chez les ouvriers. Niant catégoriquement cette réalité, il préférait s'en tenir à l'argument qu'il y avait toujours eu des ouvriers de droite, point-barre.
souvent, à la question "que faut-il faire face au Front National", il a répondu: "Il aurait fallu l'interdire plus tôt".
D'un tel mépris dégoulinant, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il porte ses fruits et que les électeurs s'apprêtant à voter FN se trouvent une nouvelle raison.
D'ailleurs, peut-être n'était-ce pas là l'objectif poursuivi. Mélenchon, tout cramponné qu'il est à son clivage identitaire gauche-droite (une lutte binaire entre le bien et le mal), ne semble pas pouvoir accepter qu'il puisse y avoir une part de légitimité dans une opinion de droite.
Les ouvriers ont donc voté à 13% pour Mélenchon et à 29% pour Le Pen...
Cette stratégie de "lutte contre la peste fasciste", si elle n'a pour l'instant eu aucun effet sur le vote FN qui se porte on ne peut mieux, paraît recueillir l'assentiment général au sein du Front de Gauche, vu qu'aucune voix ne s'est élevée pour la contester.
Les militants du Front de Gauche semblent donc, au diapason de leur leader, circonscrire leur ambition à rassembler la fraction "de Gauche" du peuple plutôt que de s'abaisser à ouvrir leurs oreilles aux préoccupations de ceux toujours plus nombreux qui préfèrent le FN.
Le Front National continue donc d'avoir un boulevard devant lui. Il peut surfer tranquillement sur toutes les inquiétudes et révoltes concernant la progression de la violence et du communautarisme, ayant le monopole sur la détérioration du vivre-ensemble et de l'affirmation des valeurs et de la culture française.
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"Pour trouver une issue au changement climatique, il est minuit moins cinq", résumait récemment le Président du GIEC. La sonnette d'alarme est on ne peut plus clairement tirée. Nous sommes plus que jamais à la croisée des chemins où l'humanité devrait sursauter.
Au niveau politique, l'heure devrait être aux efforts sans précédents de rassemblement et de compromis ambitieux. Au lieu de celà, nous assistons encore à un "sur place" pathétique, à la compétition devenue puérile des chapelles de tous bords qui espèrent tirer profit du désarroi citoyen pour tirer à elles la couverture électorale. Au lieu de proposer un projet de vrai rassemblement des Français qui ouvre la voie à un nouvel élan national, le spectacle qui s'étale partout est l'accentuation des clivages, le dénigrement des autres, bref l'enlisement dans la division.
Je suis moi-même au Parti de Gauche, j'ai voté Mélenchon et je l'inclus aussi sans hésiter dans ce constat consternant. Il a traité à juste titre au cours de la campagne présidentielle Hollande de "capitaine de pédalo", mais il ne s'est nullement montré lui-même à la hauteur d'un capitaine de tempête, se coupant de la majorité de l'équipage à force de procéder par insultes et à distiller du mépris.
L'UMP et le PS sont nus aujourd'hui devant les Français. Alternant aux commandes de l'Etat, ils n'ont fait qu'accompagner la doctrine néolibérale qui renforce depuis 30 ans le capitalisme financier au détriment du peuple français. Il est clair aujourd'hui pour une majorité de nos concitoyens qu'ils font partie du problème. Soit qu'ils ont fait preuve de leur incompétence à penser la rupture. Soit qu'ils aient quelques connivences avec les grands intérêts privés qui profitent de la mondialisation.
Plus que jamais, les Français ont conscience qu'il faut se débarrasser de l'UMPS si l'on veut que notre pays se redresse et qu'il trouve des réponses pour les jeunes générations à la hauteur du péril écologique.
Malheureusement, manque une alternative politique capable de rassembler une majorité. C'est pas dans 20 ans qu'il faudra un sursaut national, c'est maintenant car le GIEC nous le redit, nous sommes au pied du mur.
Les dirigeants du Front de Gauche, dans leur stratégie anti-FN "tête baissée", caressent leur noyau militant dans le sens du poil mais font fi de leur devoir historique. Ils appellent au rassemblement du Peuple mais en fait seulement du "bon peuple", celui qui pense correctement.
A travers leurs postures de "chevaliers blancs contre la vague fasciste", c'est un fossé qu'ils creusent autour des électeurs séduits par le Front National, sans possibilité de passerelle. 20% de l'électorat. Une grande part des classes populaires précarisées par la mondialisation qui manifeste ainsi sa volonté de rupture.
Tout arc-boutés qu'ils sont sur la défense de leur étendard humaniste, ils se refusent d'emblée de comprendre leurs revendications, de peur d'y discerner quelque chose de légitime.
Plus que jamais pourtant, il faut s'adresser directement à tous les citoyens en démontrant une véritable volonté de rassemblement. C'est-à-dire en prenant acte de l'état de l'opinion globale (au lieu de s'entêter à n'accepter que la sienne) et en proposant un Grand Compromis National dans lequel une majorité se retrouve.
Nous posons nos actes à une époque incroyablement cruciale. Il est vital que nous nous mettions à la hauteur de cette page d'Histoire.
Je dis celà avec la conviction qu'une synthèse qui enthousiasme notre pays est possible, articulant en cohérence mutation écologique, relocalisation économique, meilleure démocratie, et rétablissement des bases du vivre-ensemble (justice sociale et fermeté morale).
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