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Ceci est en substance le courrier que j'ai rédigé à destination du journal Politis (que j'apprécie malgré tout).
Il vient en réaction à leur dernier dossier concernant les "fantasmes" autour de l'immigration.
Fantasmes contre dogme
Suite au dossier sur les « fantasmes » liés à l’immigration, je ne résiste pas à la nécessité de vous faire part de ma réflexion, critique à l’égard de votre traitement du sujet.
D’entrée de jeu, vous reléguez au rang de « fantasmes » et de « fragilités » l’opinion négative largement répandue sur l’immigration. Cela me rappelle subitement la condescendance de notre caste politique pour le vote irrationnel de 2005, commodément psychologisé et ramené à une « peur » de la mondialisation et le résultat regrettable d’un manque de « pédagogie ».
J’ai bien conscience d’écorner là un « dogme » indiscuté de toute la vraie gauche et que mon avis a toutes les chances d’être catalogué comme « déviance droitière ». Mais, comme je pense que l’on touche là une des clefs de l’insuccès du Front de Gauche et que cette situation vous préoccupe autant que moi, je m’y oblige.
Nos concitoyens séduits par le FN (beaucoup d’ouvriers et d’employés n’en déplaise à Jean-Luc !), qui par ailleurs adhèrent tout à fait à la critique de gauche du « capitalisme fou », en matière d’immigration font simplement cette déduction :
« Vu la crise profonde dans laquelle la France s’abîme, 3,5millions de chômeurs, autant de très mal logés, vu la crise du vivre-ensemble généré par la relégation sociale des banlieues, concentrationnaires d’immigration, s’ouvrir davantage à la misère pléthorique du monde par pur principe humaniste avant d’avoir retrouvé l’équilibre, c’est une utopie dangereuse. »
Contre cette logique évidente et la crainte de « l’appel d’air », vos chiffres et allégations d’experts sont trop superficiels et orientés pour être convaincants.
Juste un exemple, en quoi le chiffre de 12% de migrations africaines qui aboutissent en Europe prouve qu’il n’y en a pas beaucoup plus qui échouent avant, comme les milliers de malheureux retenus dans les pays bordant la Méditerrannée ?
Je ne crois pas qu’il soit approprié et judicieux de persévérer dans le parallèle caricatural et anxiogène que la montée du FN signifie l’explosion du racisme et de l’islamophobie.
Les récents électeurs du FN , me semble-t-il, sont pour la plupart avant tout alarmés par tous les signaux de « dissociété » qui clignotent déjà.
Ce n’est pas qu’ils soient hostiles aux immigrés par principe. C’est plutôt qu’ils doutent de la capacité actuelle de notre pays à les intégrer concrètement.
Pour conclure, et c’est l’objectif de mon courrier, je rêve d’un Front de Gauche qui prenne acte de l’état de l’opinion populaire au lieu de persister à croire qu’il va imposer toute son idéologie d’un coup. Je rêve d’un Front de Gauche qui comprenne que pour vraiment rassembler le peuple et gagner, il faut recentrer son combat sur celui qui a fait triompher le Non en 2005 : le pouvoir des lobbies et la dérive oligarchique.
J’ai conscience que cela tient encore du rêve. Un temps, la création du M6R m’a redonné espoir. Espoir vite douché par le torpillage honteux de cette prometteuse idée du tirage au sort. Les vieilles lunes sont désespérément tenaces.
Pour finir, est-il nécessaire que je précise que si la croisade antifasciste pour contrer le FN me paraît mal choisie, cela ne doit pas dispenser de lui taper dessus. Mais sur le seul angle qui marche, à savoir en démontrant la fourberie et la vénalité de ses dirigeants, qualités dont ils sont aussi bien pourvus que leurs homologues de l’UMPS !
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Tout d'abord, bravo à Syriza et à Alexis Tsipras!
C'est une belle victoire contre l'oligarchie grecque et européenne qui a eu lieu hier. Malgré tous les cris d'orfraie des médias pour intimider le peuple grec, celui-ci a choisi la seule voie honorable, une brave défiance.
Cela prouve que l'exaspération n'en finit pas de monter contre ce système néolibéral qui exacerbe les inégalités et nous mène dans le mur à tous points de vue. Cela prouve aussi que les citoyens grecs ne sont pas dupes (comme les Français l'ont prouvé en 2005) du rôle de contrôle idéologique des grands médias, aux mains soit du pouvoir politique, soit du pouvoir économique.
Les journalistes qui ont pignon sur rue sont des OLIGARQUES comme les autres qui servent le système qui les valorise.
Leur revirement de ton soudain empathique à l'égard de Syriza vainqueur ne doit pas nous leurrer. Attention les amis, ils jouent les accommodants pour mieux savonner la planche par derrière!
Heureusement, Tsipras a l'air d'être un fin joueur d'échecs également.
Mélenchon, si cela pouvait te faire méditer...
Et oui! Car qui est allé chercher Tsipras pour avoir la majorité? Le Parti des Grecs Indépendants, l'équivalent local de Debout La France!
Et cette alliance incongrue n'est pas le fruit de fastidieuses tractations. Une entente dégagée au bout d'une journée seulement.
Ce qui prouve que le travail de rapprochement s'était fait en amont, que la perspective d'un partenariat était une chose sérieusement mûrie.
Syriza est allé chercher un partenaire à DROITE! J'ai hâte de lire la réaction de JL Mélenchon à cet évènement qui doit lui paraître pour le moins inconcevable si ce n'est carrément horrifique!
Pour moi, cette alliance est une bonne nouvelle, gage de réussite de l'entreprise de Syriza qui par là témoigne de sa maturité à l'égard du peuple grec, ne cherchant pas à le plier à sa doctrine toute entière sous prétexte de victoire forte mais relative.
Reste à espérer tout de même que les cadres des Grecs Indépendants soient des personnes honnêtes animés réellement de l'intérêt de leur pays...
Je suis content parce que les Grecs appliquent aujourd'hui ce que je préconise pour nous depuis 2012, un nouveau CNR en quelque sorte.
Les purs et durs de la Gôche sont déjà en train de faire la moue ici mais c'est parce qu'ils n'ont pas compris comment on soulève un peuple entier, condition nécessaire contre une oligarchie de cette ampleur.
Il faut apprendre à distinguer l'essentiel quand on ambitionne de gagner un tel combat.
Puisse l'exemple grec en faire réfléchir plus d'un. Je me réjouis de voir que Dupont-Aignan aie salué la victoire de Syriza et cette coalition des "indignés" gauche/droite.
Mais ce n'est pas lui le plus têtu en la matière...
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Recopié du blog de Judith Bernard, c'est tellement juste!
Me voici donc sommée de m’expliquer : de m’expliquer, en tant que signataire du M6R, en tant que membre du Comité d’Initiative de ce mouvement, sur ma position favorable au tirage au sort pour la désignation de la Constituante, et sur mon « indulgence avec Chouard et sa mouvance », qui est supposée être une complaisance avec Alain Soral et ses discours délirants.
Le tirage au sort est désormais suspect ; voilà plusieurs fois qu’il est soupçonné d’être l’ingrédient d’un projet « fasciste ». La chose pourrait faire rire ceux qui découvrent cette polémique, elle est pourtant à pleurer tant elle procède d’un hystérique refus de penser selon les règles de la plus élémentaire rationalité. Pascale Fautrier, dans le papier où elle m’intime de me justifier, et même de démissionner des instances du M6R où je suis engagée, affirme en effet ceci : « Il y a quelque chose dans le tirage au sort qui a à voir avec ce raccourci anti-rhétorique qu'est le fascisme - auquel leurs partisans feraient bien de réfléchir. »
Reprenons donc les éléments du raisonnement, puisqu’on nous enjoint de réfléchir : ceux qui militent pour le tirage au sort sont pour la plupart engagés depuis longtemps dans une réflexion sur les institutions politiques. Ils observent que la « crise » où la France, comme d’autres démocraties occidentales, est plongée depuis des décennies ne trouve pas de réponse du côté d’un corps politique manifestement plus empressé à servir les intérêts du capital qu’à servir l’intérêt général. Cette incurie politique est essentiellement liée à la nature de nos institutions, et d’abord à la mère de toutes : la Constitution. Je l’écrivais dans ma déclaration d’adhésion au M6R, cette Constitution doit être réécrite, et cette fois elle doit être écrite par le peuple, et pour le peuple. Seul un processus constituant citoyen pourra instituer la puissance populaire qui passe par quelques règles élémentaires : la révocabilité des élus, l’interdiction du cumul des mandats, la reddition des comptes, le référendum d’initiative citoyenne, règles élémentaires, mais peu susceptibles d’être écrites par des élus qui n’y verraient (à juste titre) que contraintes limitant leur prospérité et leur carrière.
S’il faut des citoyens et non des élus pour écrire ces règles, la question de leur mode de désignation se pose : le tirage au sort se présente, parmi d’autres options, comme une solution raisonnable, expérimentée ici et là sur la planète - sans avoir précipité les peuples qui s’y étaient risqués dans le péril fasciste. Et l’on voit bien pourquoi : le tirage au sort repose sur la reconnaissance d’une absolue égalité entre tous les citoyens. C’est un outil parfaitement aveugle aux conditions de classe, d’origine, de religion ou de sexe, et la plus ferme garantie qui soit contre toute tentative de discrimination. En cela il est l’antidote d’un projet fasciste - volontiers porté, lui, sur la désignation d’une communauté jugée coupable, et désignée à l’opprobre ou à l’extermination. En outre, en confiant l’écriture des règles de la démocratie au peuple, dans l’hypothèse d’une Constituante tirée au sort, il se donne comme projet d’instituer la souveraineté populaire, enfin à même de se protéger des abus de pouvoir : tandis que le fascisme repose sur le culte d’un chef omnipotent, les règles auxquelles les militants du sort aspirent consistent toutes dans la limitation des pouvoirs des gouvernants, afin que nulle capture fasciste des forces de l’Etat ne soit possible. Le tirage au sort est donc, à ce titre également, un antidote au fascisme, et non son allié. Ceci est pour les principes de philosophie politique qui sous-tendent la vision portée par les militants du sort.
Cela devrait suffire, mais il faut apparemment se positionner sur Soral, sur qui se focalisent désormais les controverses qui traversent actuellement le débat : cette polarisation autour d’un seul homme est absurde et regrettable, mais puisqu’il faut lever le malentendu – les militants du sort étant désormais accusés d’être des « soraliens » déguisés, ayant entrepris de « noyauter » le mouvement pour la 6ème République avec une idéologie d’extrême-droite (et je redis que c’est irrationnel puisque les militants du sort refusent catégoriquement toute figure de « chef » ainsi que tout projet discriminatoire, qui sont les ingrédients constitutifs de cette idéologie toxique), alors je vais le dire : Soral produit un discours que j’exècre. Les relents antisémites, sexistes et homophobes qui émanent de ses allocutions suffisent à discréditer pour moi sa position politique, qui me paraît délirante : parce qu’il tend à la discrimination d’une communauté jugée inférieure (les « pédés ») ou d’une autre jugée dangereusement puissante (les juifs), parce qu’en outre il appelle à un « despotisme éclairé » de sinistre augure, il incarne à mes yeux un projet de société haïssable, et absolument à l’opposé de la démocratie exigeante, réelle et non pas seulement invoquée, pour laquelle je milite. Je l’écris sans peine – et pourtant je m’inquiète qu’il faille désormais se prêter à ce rituel de la condamnation publique de Soral pour s’acheter un certificat de légitimité à participer au débat public.
C’est essentiellement parce qu’Etienne Chouard a jusqu’à présent refusé d’en passer par ce rituel de condamnation publique qu’il est accusé d’être un soralien déguisé. Qu’il ait montré à l’égard de Soral une coupable indulgence, en le qualifiant, quand on l’interrogeait sur lui, de « résistant », sans dénoncer vigoureusement son antisémitisme, est une chose certaine : je l’ai maintes fois interpellé là-dessus, et nous sommes nombreux à lui avoir demandé de clarifier ses positions d’une manière qui ne permette plus de malentendu. Cette indulgence avec l’homme, en effet problématique, ne doit cependant pas être prise pour une complaisance envers les idées fascisantes dont Soral est l’expression : il n’y a pas trace chez Etienne Chouard de la moindre orientation antisémite, homophobe, sexiste, ni la moindre fascination pour une société assujettie à un chef – puisque, comme je le répète inlassablement, en militant du tirage au sort il met au dessus de tout le refus de toute discrimination, et l’aspiration à un contrôle citoyen de tous les pouvoirs.
D’une manière générale, il est urgent que le débat sur le tirage au sort, et plus généralement sur les procédures envisagées pour la désignation de la Constituante (mixte d’élection et de tirage au sort, écriture participative à l’échelle de toute la société par la voie des outils numériques dont nous disposons désormais…) ait lieu dans des conditions dignes de son importance. C’est-à-dire sans que cette idée, en soi insoupçonnable de dérive totalitaire, soit entachée par des amalgames calomnieux ou des articles diffamatoires quant aux personnes qui s’en font les porte-parole. Ce qui est en jeu ici est la réflexion sur la refondation d’une démocratie qui instaure enfin réellement la souveraineté populaire : c’est un combat historique, qui mérite mieux que les invectives personnelles, d'abjectes calomnies, et cette sorte de chasse aux sorcières que d’aucuns semblent vouloir remettre au goût du jour, déguisant sous les oripeaux d’une lutte prétendument « antifasciste » le refus d’un débat authentiquement démocratique.
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Décidément, elle s'exprime bien cette nana. Et je partage sa déception quant aux revirements de Chouard par rapport à Soral.
Je pense que Chouard est un pur intellectuel qui est largement dépassé par la polémique qu'il a créé, en refusant de renier Soral, malgré la pestilence de ses idées.
Ci-dessous la dernière mise au point de J.Bernard sur le site d'Arrêts sur Image:
Je n'ai pas de "proximité idéologique" avec Etienne Chouard
Retour sur ma coupable naïveté
http://www.arretsurimages.net/articles/2014-12-02/Je-n-ai-pas-de-proximite-ideologique-avec-Etienne-Chouard-id7271
Après notre article du 29 novembre, qui la mettait en cause, Judith Bernard, directrice de la publication du site Hors Série, adossé à @si, nous a adressé cette mise au point, dans laquelle elle prend clairement ses distances avec Etienne Chouard, dont elle dénonce "l'alliance ostensible" avec Alain Soral.
Les engagements que j’ai pris dans un mouvement politique – le Mouvement pour la 6èmeRépublique, dont je suis signataire – m’ont exposée ces dernières semaines à des attaques ne relevant plus de la polémique idéologique (celle-là très légitime) mais se muant en amalgames calomnieux (ceux-là inacceptables) et m’amènent à clarifier de manière très explicite, et définitive, ma position.
Zone de contact
Un article publié par la rédaction d’@si me prête avec Chouard une "proximité idéologique" que je démens catégoriquement. Je suis certes une militante du tirage au sort, la chose est tout à fait publique, mais cette orientation politique ne saurait me constituer en "chouardienne", et par voie de conséquence, me valoir procès pour les graves errements dont Etienne Chouard se rend coupable, et que j’ai dénoncés – trop mollement, apparemment.
Il faut donc remettre de l’ordre (chronologique et théorique) dans cette pestilentielle polémique.
J’ai découvert cette option politique (le tirage au sort) à travers Jacques Rancière, dans La Haine de la démocratie (2005); j’ai peu à peu pris connaissance d’une partie de l’appareil théorique disponible à ce sujet (Yves Sintomer, David Van Reybouck, Bernard Manin…) qui m’a semblé de robuste facture et m’a confortée dans l’intuition de la pertinence de cette option que je défends au M6R.
Ce n’est qu’en 2012 que j’ai découvert le positionnement de Chouard, dans l’entretien qu’il a livré à Maja Neskovic pour @si. Le travail d’éducation populaire sur le processus constituant et les ateliers qu’il animait m’ont semblé porteurs de belles promesses démocratiques, et c’est la raison pour laquelle je l’ai interviewé en 2013 – en lui demandant déjà, entre autres, de s’expliquer sur le lien qui reliait son site avec celui d’Alain Soral, blogueur antisémite, homophobe, autoritariste et sexiste, trop influent pour n’être pas dangereux. J’ai eu la faiblesse, alors, de me contenter de ses mises au point – son approche humaniste du débat pluraliste, qui m’a semblé plausible à l’époque, mais que les événements récents font voir tout autrement. Je me suis montrée en la matière bien trop naïve.
Histoire d'une dislocation
La temporalité – des années pour lui faire enlever un lien (et avec quelles précautions!), quelques heures pour qu’il s’empresse de le remettre – indique des inclinations qui cadrent mal avec ses justifications: Chouard est bien assez connu désormais pour pouvoir être entendu sans passer par ce nauséabond mégaphone, et la revendication d’une pastorale transitant discrètement par toutes les voies se révèle être in fine le signe d’une alliance ostensible avec la position politique incarnée par le leader d’Egalité et Réconciliation – et ce, au moment où ce dernier entreprend de former un parti politique conçu pour la mise en œuvre d’un projet de pur despotisme.
Quelques heures après, suppression de tous les liens, énième rétropédalage: ce comportement erratique, révélant à tout le moins une grande confusion intellectuelle, et sans doute la prise de conscience de ce qu’a d’intenable son projet démocratique de"réconciliation" avec le moins démocrate d’entre tous, trahit surtout ce que je n’avais pas voulu voir: sa complaisance désormais manifeste, et parfaitement inexcusable, pour le "soralisme", que je tiens, moi, pour une idéologie délirante, à vocation fasciste, et extrêmement dangereuse. La part que l’antisémitisme y prend la rend tout entière abjecte, et l’on ne saurait combattre aux côtés d’un "allié" dont les objectifs sont si évidemment contraires à ceux dont on se réclame.
Complicité avérée avec des thèses délirantes
C’est la raison pour laquelle je conteste catégoriquement qu’on me prête quelque "proximité idéologique" que ce soit avec Etienne Chouard. Je fais d’ailleurs observer que je ne l’ai mentionné dans aucun des textes par lesquels je me suis exprimée dans le cadre de mon engagement politique. C’est parce qu’on m’a sommée de me situer par rapport à lui que j’ai été amenée à préciser quelle "zone de contact" je pouvais avoir avec sa position (la promotion du tirage au sort), et j’ai à chaque fois pris soin de me démarquer de ce que j’appelais alors – trop indulgente moi-même - sa «coupable indulgence» vis-à-vis de Soral, qui apparaît désormais comme une complicité avérée avec des thèses délirantes.
Je milite pour un processus constituant citoyen, pour une Constitution qui soit écrite par le peuple, pour le peuple, et un tel projet n’a pas besoin d’Etienne Chouard pour se construire – il a même besoin, désormais, d’être très clairement distingué de ses douteuses positions, car c’est salir la cause du processus constituant citoyen que de laisser croire qu’il aurait besoin des élucubrations de Soral pour prospérer.
Au moment où j’écris ces lignes, Etienne Chouard parle de se mettre en retrait, de ne plus occuper pour l’heure de position publique, de fermer blog, page, et site; et c’est une très bonne chose. Sa position politique s’est disloquée à ce point d’achoppement des demandes de clarification. C’est donc que cette position n’était soit pas assez réfléchie, soit pas complètement avouable. Cette retraite s’offrira comme l’heure d’un inventaire scrupuleux, de la réflexion solitaire, enfin, et pourquoi pas de l’écriture d’un livre dont beaucoup attendent qu’il revienne enfin au cœur du seul combat qui mérite d’être mené: le processus constituant instituant la souveraineté populaire – et faisant le plus vigoureux barrage aux tentatives de capture fasciste de cette souveraineté.
Par Judith Bernard le 02/12/2014
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Je veux exprimer sans tarder tout mon soutien à Judith Bernard.
Je ne connais celle-ci que depuis peu. Depuis qu'elle a lancé, forte de sa légitimité de membre du Comité d'Initiative, le débat sur le tirage au sort au sein du Mouvement pour la 6ème République.
Depuis, la question occupe toute la place des échanges au sein du mouvement. On peut dire même qu'elle fait des sacrés remous.
Le tirage au sort (TAS) agit comme du poil-à-gratter, mettant dans l'embarras un mouvement pris en pleine contradiction. Entre d'un côté sa vocation affichée de redonner le Pouvoir, et en premier lieu la parole, au Peuple, et de l'autre son adossement indéniable à un parti (Parti de Gauche) avec le risque important de "pré-carrisation" (j'aime bien!) idéologique ruinant toute ouverture réelle et chance de rassembler.
Un mur de détracteurs du tirage au sort n'a pas manqué d'apparaître pour faire avorter le débat. N'hésitant pas pour celà à recourir à ce qu'ils savent faire de mieux (c'est une pratique usitée dans les partis "de gôche"): le procès en fascisme sournois.
Judith Bernard qui se retrouve, malheureusement pour elle, en porte-parole des "partisans" du TAS, en fait depuis quelques jours l'amère expérience.
Elle est durement attaquée par une autre membre du Comité d'Initiative, Pascale Fautrier, qui n'a rien trouvé de mieux à faire, que de jeter l'opprobre sur elle en l'accusant de faire le jeu du fascisme en défendant le TAS! Elle brandit pitoyablement comme preuve la complaisance de Judith Bernard avec Etienne Chouard qui serait le cheval de Troie d'Alain Soral, antisémite désormais notoire.
On retrouve là les procédés ridicules des militants "antifascistes" qui alignent les raccourcis puérils (untel a parlé avec machin qui est raciste donc untel sert le racisme) pour coller des étiquettes nauséabondes sur certains et disqualifier leur expression.
Etienne Chouard subit depuis des années cette hostilité ridicule qui lui ferme des portes, alors même que l'intégralité de son discours est à l'évidence mû par des valeurs humanistes et égalitaristes.
En attaquant Judith Bernard et Etienne Chouard, Pascale Fautrier nous attaque tous, nous qui croyons que le tirage au sort mérite mieux qu'une énième chasse aux sorcières des docteurs en bonne pensée. Et qu'il doit être sérieusement étudié car il semble offrir le moyen d'enfin faire trébucher les lobbies dans leur quête d'infiltration du pouvoir politique.
De plus il semble aussi ouvrir la voie à une démocratie plus mature, où la politique n'est plus une affaire de confrontation systématique sur fond de compétition partisane, créant des passerelles nouvelles de dialogue entre citoyens en les affranchissant des postures de principe.
Le tirage au sort pourrait ainsi être le mécanisme permettant une meilleure concorde nationale.
DONC JE LE REDIS: ETIENNE, JUDITH VOUS AVEZ TOUT MON SOUTIEN. S'IL VOUS PLAIT, TENEZ BON!
Comme disait Gandhi: "Au début, ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, après ils vous combattent et enfin vous gagnez"!!!
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