• Pour enrayer le FN, comprendre plutôt que dénigrer

    Mélenchon avait fait pendant sa campagne présidentielle de "la lutte contre le FN" un de ses principaux cheval de bataille, surtout dans les derniers mois. Fidèle à sa théorie du "Front contre Front", il n'a cessé de taper dur, en commençant par traiter Marine Le Pen de folle.

    Finalement, cette stratégie n'a pas payé vu qu'il n'a pas réussi à devancer celle-ci dans les urnes et donc à convaincre les électeurs séduits par  la Le Pen qu'ils se trompaient.

    Pareillement, JL Mélenchon pratiquait le déni sociologique, à savoir que bon nombre d'ouvriers avaient glissé de la gauche vers le FN et que le FN était le premier parti chez les ouvriers. Niant catégoriquement cette réalité, il préférait s'en tenir à l'argument qu'il y avait toujours eu des ouvriers de droite, point-barre.

    souvent, à la question "que faut-il faire face au Front National", il a répondu: "Il aurait fallu l'interdire plus tôt".

    D'un tel mépris dégoulinant, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il porte ses fruits et que les électeurs s'apprêtant à voter FN se trouvent une nouvelle raison.

    D'ailleurs, peut-être n'était-ce pas là l'objectif poursuivi. Mélenchon, tout cramponné qu'il est à son clivage identitaire gauche-droite (une lutte binaire entre le bien et le mal), ne semble pas pouvoir accepter qu'il puisse y avoir une part de légitimité dans une opinion de droite.

    Les ouvriers ont donc voté à 13% pour Mélenchon et à 29% pour Le Pen...

    Cette stratégie de "lutte contre la peste fasciste", si elle n'a pour l'instant eu aucun effet sur le vote FN qui se porte on ne peut mieux, paraît recueillir l'assentiment général au sein du Front de Gauche, vu qu'aucune voix ne s'est élevée pour la contester.

    Les militants du Front de Gauche semblent donc, au diapason de leur leader, circonscrire leur ambition à rassembler la fraction "de Gauche" du peuple plutôt que de s'abaisser à ouvrir leurs oreilles aux préoccupations de ceux toujours plus nombreux qui préfèrent le FN.

    Le Front National continue donc d'avoir un boulevard devant lui. Il peut surfer tranquillement sur toutes les inquiétudes et révoltes concernant la progression de la violence et du communautarisme, ayant le monopole sur la détérioration du vivre-ensemble et de l'affirmation des valeurs et de la culture française.

     

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Lundi 11 Novembre 2013 à 16:03

    Excellent article, je suis à 100% d'accord avec votre analyse. Tenter de faire culpabiliser les électeurs du front national ne sert à rien, voire même encourage ce vote. Il faut avant tout de la pédagogie. Comme la dit Laurent Fabius : "Le Pen pose les bonnes questions, mais donne les mauvaises réponses." Leur théorie est qu'a la France a perdu son identité et que l'immigration est nocive en tout point, que les migrants abuseraient de nos avantages et tomberaient obligatoirement dans le communautarisme. Expliquons calmement que c'est une réalité, mais elle est à relativiser, de par son ampleur qui est assez faible. De plus la crise économique que subit notre pays à des conséquences bien plus graves, sur l’ensemble de la population.

     

    Unité et cohésion national sont les maitres mots, face à nos problèmes, et aucun des deux fronts n’y souscrivent.  

    http://enfantdelapatrie.blog4ever.com

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