• Mélenchon se leurre: malgré son coup de force de remobiliser en coeur la gauche militante antilibérale, le discours de la "gauche décomplexée" ne rencontre pas un formidable écho parmi le peuple français. Malgré le réjouissement forcé, les scores des candidats FG mêmes alliés à EELV restent souvent mitigés, en tout cas loin de signifier une adhésion massive des électeurs. L'explication de fond, c'est que la grande majorité du Peuple français n'est pas séduite par le paquet "100% de gauche" avancé par le Front de Gauche. C'est l'alternative du tout ou rien. Là est l'erreur politique qui empêche, au delà de la sourdine médiatique indéniable, le Front de Gauche de faire recette.

    Il y a là une forme d'immaturité politique à d'un côté jouer les Cassandre, agiter la gravité de l'urgence sociale, de la détresse populaire, et de l'autre s'entêter à proposer une alternative toute partisane, dont le caractère idéologique est si tranché qu'il ne s'adresse qu'à un camp bien circonscrit et non au Peuple tout entier.

    Il y a une faiblesse stratégique béante à afficher son ambition de rallier une majorité électorale dans l'objectif de gouverner et en même temps de faire de l'adversité gauche-droite l'alpha et l'omega de sa vision politique.

    Au delà il y a une incohérence flagrante à se faire le chantre d'une 6ème République, d'une démocratie renouvelée et de proposer dans les faits un projet politique global où nombre de mesures qui s'imposeraient sont celles d'un camp idéologique minoritaire.

    La solution majoritaire passe FORCEMENT par un positionnement de compromis. Compromis ne veut pas forcément dire compromission. Du moment que l'on ne se trompe pas de combat, on ne se trompe pas d'adversaire. Il faut absolument pour défaire l'oligarchie et rétablir une vraie démocratie emmener avec soi le Peuple dans son ensemble. C'est-à-dire dans sa diversité d'opinions. Avoir une attitude conciliante, c'est simplement avoir compris qu'il faut savoir s'entendre sur l'essentiel et trouver des solutions d'équilibre.

    Notre peuple est donc actuellement en désarroi, laissé sans solution, pris au piège entre d'un côté l'UMPS bien identifiés comme le fruit pourri et de l'autre des options rugissantes mais dont la radicalité clivante laisse entrevoir le fiasco.

    Je parle là du Front de Gauche, mais Debout la République, autrement dit Dupont-Aignan qui y occupe toute la (petite) place, peine à ne pas échouer de la même manière. Il semble disputer à Marine Le Pen son petit fond de commerce nauséabond sur les Roms, les immigrés, la légitime défense (dans le dos) et s'égare même à lui faire de l'oeil.

    Il y a donc un vide pour un mouvement à créer. Pas un énième groupuscule dont l'ambition serait d'exprimer des nuances subtiles d'opinion par rapport à l'existant. Mais bel et bien un mouvement animé de l'esprit de rassemblement du Peuple, dans l'objectif clair et premier de se débarrasser de l'UMPS et de mener le combat pour la reconquête de la souveraineté populaire face à l'oligarchie aux manettes en France et en Europe.

    Le retour à la souveraineté nationale peut-être dans ce cas envisagé s'il s'agit bien d'un moyen pour en définitive en amendant sérieusement les institutions garantir enfin la démocratie, la prépondérance de l'Intérêt Général.

     

     

     


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